« J’adore mon job depuis que nous avons un baby-foot dans la salle de pause ! » Avez-vous déjà entendu une de vos connaissances prononcer une phrase de ce genre ? Probablement pas. Pourtant, les entreprises semblent redoubler d’efforts et d’ingéniosité pour offrir à leurs collaborateurs des façons de se détendre au travail : cours de yoga, salles de sieste, consoles de jeux, etc. Et si la problématique du bien-être au travail n’était pas là ? Les travailleurs ne recherchent-ils pas plutôt des opportunités d’évolution intéressantes, une charge de travail raisonnable et un management bienveillant ? Ne serait-ce pas les clés pour s’attaquer durablement au stress et à l’anxiété des salariés ? Dans cet article, nos coachs décryptent le sujet du bien-être au travail : les obligations des employeurs, la tâche complexe d’évaluer la qualité de vie au travail et les axes d’amélioration des conditions de travail, le tout sans rogner sur la productivité.
L’obligation des entreprise en matière de bien-être au travail
Le flou artistique du Code du travail
Les lois sur le bien-être au travail ont le mérite d’exister mais restent toutefois assez vagues. Ainsi, le Code du travail oblige l’employeur à assurer la sécurité et protéger la santé physique et la santé mentale de ses salariés.
Cette loi met en avant les 2 composantes du bien-être au travail :
- le bien-être physique comme le confort et la sécurité. Ainsi, l’employeur est tenu de proposer des locaux confortables, un poste de travail ergonomique et de mettre en place des actions pour éviter tout risque sécuritaire.
- le bien-être psychologique : l’entreprise doit donc également s’assurer de préserver la santé mentale de ses salariés. Cela peut passer par l’ambiance de travail, la prévention des attitudes de discrimination et de harcèlement, ainsi que la qualité du management.
Mais alors, si la loi semble couvrir les travailleurs, pourquoi un nombre croissant d’employés semblent-ils insatisfaits de leurs conditions de travail ou stressés par leur activité professionnelle ? Eh bien, la formulation de la loi laisse une grande place à l’interprétation dans sa mise en application. Ainsi, si un employeur aura sûrement des ennuis s’il propose des locaux insalubres ou non chauffés, jusqu’où doit-il aller dans la problématique du confort ? Doit-il proposer souris ergonomiques, écrans déportés et chaises dernier cri sous peine de se faire attaquer en justice ?
Du côté du bien-être psychologique, la définition semble être encore plus obscure. Faire des heures supplémentaires pour maintenir le planning serré du projet est-il une menace sur la santé mentale ? Si oui, à partir de combien d’occurrences ?
La qualité de vie au travail : un sujet d’actualité crucial
Même si le Code du travail n’est pas très directif sur le sujet, les études tendent à pointer le bien-être au travail comme une problématique d’actualité cruciale pour les entreprises. Ainsi, une étude mondiale Gallup de 2021 révèle que les salariés sont de plus en plus nombreux à ressentir des émotions négatives lors de leur journée de travail.
En effet, plus de 40 % des travailleurs ont répondu positivement à la question : « avez-vous ressenti du stress pendant une partie significative de la journée précédente ? » Ce chiffre n’a jamais été aussi élevé depuis le lancement de l’étude en 2009 et a dépassé la barre des 40 % pour la première fois. L’engagement des salariés a également vu son niveau baisser pour tomber à 20 %.
Vous vous dites sûrement que la crise sanitaire de 2020 a joué un rôle crucial dans ces chiffres. Vous n’avez sûrement pas tort. Mais est-ce une raison légitime pour les entreprises de rester les bras croisés sans prendre une part de responsabilité ?
Évaluer le bien-être au travail : un indicateur complexe
C’est là tout le cœur du problème. Évaluer la santé mentale de ses salariés et les causes d’un éventuel mal-être est loin d’être évident pour les employeurs… Des organismes externes proposent aux entreprises des sondages permettant de faire un état des lieux et d’identifier des axes d’amélioration. Toutefois, la concrétisation de ces mesures n’est pas toujours triviale, surtout quand il s’agit de les concilier avec les exigences de productivité et de résultats.
Dans la suite de l’article, nos coachs tentent malgré tout de vous donner une grille de lecture du bien-être au travail. Celui-ci peut par exemple être vu comme une harmonie et un équilibre entre 5 composantes essentielles :
- Carrière : le salarié apprécie ses tâches quotidiennes et les perspectives d’évolution proposées dans son entreprise ;
- Communauté : il se sent utile à la société, en appartenance avec son entreprise et partage ses valeurs en grande partie ;
- Énergie : le collaborateur dispose d’assez d’énergie pour remplir les missions qui lui sont confiées. Pour l’employeur, cela signifie préserver les temps de déconnexion et gérer la charge de travail et l’équilibre global de chacun ;
- Relations : les échanges entre collègues et avec la hiérarchie sont agréables et positifs. De plus, chaque collaborateur peut avoir une vie sociale en dehors de son travail ;
- Sécurité financière : sans avoir besoin d’un revenu mirobolant, un salarié aura du mal à ressentir du bien-être au travail si sa rémunération ne lui permet pas de vivre correctement.
Ainsi, si l’employeur ne peut pas garantir à 100 % le bien-être au travail de chacun de ses collaborateurs, il a tout de même un rôle à jouer. De nombreux axes de développement sont à sa disposition pour que la majorité de ses collaborateurs vivent leur vie professionnelle comme une expérience plutôt positive.
Des mesures prises par les entreprises parfois superficielles et court-termistes
À la lumière des éléments précédents, il apparaît logique qu’installer un baby-foot ou proposer des cours de yoga ne permette pas de résoudre tous les problèmes de qualité de vie au travail. Pourtant, nombreux sont les employeurs qui arborent fièrement dans leur communication leur toute nouvelle salle de sieste ou l’installation d’une console de jeux en salle de pause. Ces mesures sont certes positives et surtout faciles à mettre en œuvre du côté des entreprises. Mais elles ont le défaut gênant de laisser certaines composantes du bien-être au travail complètement de côté et de ne pas s’attaquer à la source du problème.
En quoi des cours de yoga aident-il à résoudre les problèmes de plannings serrés ou de manque de main-d’œuvre suite à une vague de démission ? Si faire du yoga est positif pour réduire le stress, c’est une mesure qui s’attaque à la conséquence du problème et pas à sa cause.
Ainsi, il est crucial pour les employeurs de mettre le doigt sur les causes de mal-être au travail de leurs collaborateurs et de ne pas se contenter de proposer des mesures cosmétiques qui auront un effet positif uniquement sur le court terme.
Questionnaire diagnostic
Évaluez votre niveau de satisfaction au travail
Pensez-vous être aussi motivé que Barack Obama ou Lady Gaga pour aller travailler ?
Prendre la problématique du bien-être au travail dans sa globalité
Dans ce paragraphe, nos coachs vous proposent quelques pistes de réflexion pour agir sur la qualité de vie au travail dans son ensemble.
Étape 1 : Faire l’état des lieux du bien-être au travail
Un des premiers challenges du bien-être au travail pour les entreprises est d’arriver à l’évaluer. Quel est le niveau de satisfaction des salariés sur leurs conditions de travail ? Comment se sentent-ils au quotidien ?
Pour cela, plusieurs solutions sont possibles :
- Regarder les indicateurs d’un label comme Great Place To Work et élaborer un questionnaire à envoyer à ses collaborateurs ;
- Faire appel à un organisme externe pour mener des enquêtes anonymes auprès de ses salariés ;
- Monitorer le turn-over, un bon indicateur pour évaluer l’engagement et la satisfaction de ses collaborateurs.
Étape 2 : Améliorer les conditions et le cadre de travail si nécessaire
Avant d’investir dans des équipements coûteux comme l’aménagement d’infrastructures de sport ou d’une salle de repos, une entreprise devrait regarder comment améliorer l’ambiance de travail et faciliter un bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Encourager les collaborateurs à avoir une meilleure hygiène et de vie et faire plus de sport grâce à des cours sur place et des conférences sur l’alimentation peut être une solution parmi de nombreuses possibles. Toutefois, ce n’est pas une solution miracle.
Étape 3 : Miser sur la collaboration
En particulier avec la mise en place des modes de travail hybrides et du télétravail, les cas d’isolement sont de plus en plus fréquents. Il conviendra ainsi de former chaque manager de proximité à repérer et éviter ces situations de solitude qui peuvent être néfastes pour le bien-être au travail et la santé mentale des collaborateurs.
Étape 4 : Ne pas négliger l’impact du management sur le bien-être au travail
L’étude Gallup révèle également que les managers jouent un rôle à 70 % dans l’évolution de l’engagement de leurs équipes. Sans faire porter toute la responsabilité sur les chefs d’équipe, une entreprise doit tout de même investir dans la formation de ses managers. Ces derniers doivent apprendre à devenir des coachs auprès de leurs collaborateurs et à faire preuve de bienveillance.
Pour aller plus loin, découvrez notre dossier complet pour devenir un manager bienveillant.
Étape 5 : Accompagner chacun à se développer professionnellement
Enfin, les entreprises devront essayer au maximum d’aider individuellement et collectivement leurs collaborateurs à se sentir plus épanoui dans leur vie professionnelle et intégré dans leur entreprise. Pour cela, les solutions suivantes peuvent s’avérer bénéfiques :
- Aider chacun individuellement à construire un plan de carrière et développer une vision pour sa vie professionnelle en accord avec ses aspirations. Ceux-ci lui permettront de se sentir plus engagé et motivé au quotidien ;
- Permettre à chacun de prendre et trouver sa place dans son équipe, d’apprendre au contact de ses pairs et de favoriser l’intelligence collective grâce à du co-développement.
Pour cela, faire appel à un coach peut aider à booster le bien-être et l’épanouissement des collaborateurs d’une entreprise. Découvrez nos solutions de coaching pour les entreprises, mêlant séances individuelles et collectives et orientées sur l’épanouissement de chacun.
Le bien-être au travail est un sujet complexe qu’il est difficile de couvrir en profondeur en un seul article. Nous espérons toutefois que vous aurez récupéré quelques pistes de réflexion sur ses différentes composantes et comment l’améliorer durablement.
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Le coaching et un travail sur soi, représentent vraiment des atouts pour mieux appréhender la vie professionnelle comme personnelle. Cela permet de prendre sa place et d’apprendre à communiquer plus clairement sur ses besoins.
Devenir plus bienveillant avec soi, permet de devenir plus bienveillant dans nos rapports avec les autres.
Le coaching permet aussi de relativiser et d’apprendre ainsi à moins se mettre la pression.
Bien sûr le cadre de travail est aussi important, mais nous avons aussi notre responsabilité dans le choix de travailler pour ce qui fait sens pour nous.
Merci Reine pour cette belle définition du coaching et de ses bénéfices 🙂